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Doña Celia ou le plaisir de tricoter
     
 

Doña Celia vit à Villa Armonia, quartier voisin de la récente catastrophe du glissement de terrain qui a laissé 4000 personnes sans foyer à La Paz, capitale bolivienne. Heureusement son quartier n'a pas été touché et c'est avec une pointe d'inquiétude qu'elle regarde le ciel noir en nous disant; "Dans notre quartier on ne veut plus qu'il pleuve!" Nous sommes à la fin de la saison des pluies mais la saison sèche ne semble pas se déclarer...

En arrivant dans l'atelier de Doña Celia nous avons été surprises par la propreté ambiante. Une petite pièce claire et aussi propre qu'un hôpital! Sur les cotés des armoires bien organisées où les vêtements colorés sont empilés par tailles.

Doña Celia fait des habits colorés pour enfant en laine d'alpaga. Sa passion: tricoter; ici tout est fait à la main du tissage aux broderies en passant par les ornements crochetés. Elle a des machines pour tricoter mais les utilise rarement; ces machines ne font qu'un simple point et elle aime les tricots un peu plus élaborés avec les motifs comme les tresses, les carrés, etc.

Malgré des études de professeur, Doña Celia a dédié sa carrière au tricot. Fille de père péruvien et de mère bolivienne artisane, c'est cette dernière qui lui a transmis cet art.
Au début Doña Celia tricotait pour ses enfants puis, produisant plus que ce qu'il ne faillait pour sa famille, elle ouvrit un magasin dans la sagarnaga. Pendant 6 ans elle vend ses produits de haute qualité, très appréciés par ses clients. C'est à ce moment là qu'elle se fait de nombreux contacts. Mais un jour un drame allait changer à jamais le cours de sa carrière.

Arrivant un petit matin au magasin, elle le trouva complètement vide. Des voleurs étaient passés et avait littéralement nettoyé tout le magasin: 9000 $ de marchandise envolés. 

Doña Celia n'eut d'autre choix que de fermer; elle n'avait plus rien à vendre et ne pouvait payer le loyer. Son mari et ses fils lui interdirent alors de tricoter. "Pourquoi vas-tu travailler? Pour les voleurs? Reste à la maison et occupe toi."

Dans un premier temps Doña Celia obéit, elle resta chez elle, à faire le ménage, regarder la télé... mais très vite elle s'ennuya et commença à déprimer. En cachette elle recommença à tricoter. Elle avait un ami qui vendait dans la sagarnaga. Elle lui proposa ses produits et recommença à vendre en laissant les vêtements en consigne et à la fin de chaque mois en allant chercher l'argent des vêtements vendus.
Ensuite Kipu, une organisation qui n'existe plus l'invita à une foire d'artisanat et là elle a vendu tout ce qu'elle avait! 
Et ainsi petit à petit elle recommença malgré ses fils et son mari. Elle a même été jusqu'en Colombie partiper à une foire, tout était financé par écobol, kipu et USAID. Après elle revînt et participa à d'autres foires. C'est à une de ces foires qu'elle a rencontré Giovanna, la gérente de caserita.com, en 2006 et que depuis lors elle travaille pour elle.

Elle a enseigné à sa femme d'ouvrage, Teresa, à tricoter et à broder pour l'aider. Ainsi qu'à sa fille qui est sa main droite. Aujourd'hui elles sont 8 à travailler pour artisanat llampu.

3 dames de l'Alto travaillent à temps plein pour elle et deux voisines la seconde dans le travail quand elle a de grosse commandes. Les demandes sont quasi continues; elles n'ont de repos que de janvier à avril. 

C'est dans les foires qu'elle a rencontré également la plupart des clients avec qui elle travaille aujourd'hui; des particuliers à l'étranger, des organisations comme Ayni (magasin qui regroupe plusieurs artisans et exporte aussi), ou Ciudad bébé (un magasin dans la zone sud), etc. Elle vend la plus grosse partie à l'étranger.

Doña Celia amène la laine à ses artisanes qui travaillent chez elles. Ainsi elles peuvent s'organiser comme elles veulent et s'occuper de leurs enfants et leur maison, elles n'ont même pas besoin d'aller acheter la laine. Lorsqu'elle va amener la laine, Doña Celia reprend les vêtements tricotés. Ensuite elle les ramène à son atelier où elle fait les finitions; mettre les boutons, les ornements crochetés et repasse. Pour repasser ces vêtements en alpaga il faut utiliser un tissu humide que l'on pose sur le vêtement puis on repasse par dessus. C'est Doña Celia qui fait le contrôle de qualité et de propreté et elle fait cela bien; tout est impeccable!

C'est aussi Doña Celia qui invente les designs, s'inspirant de revues ou parfois même ce sont les clients qui demandent des choses spécifiques. Elle travaille par exclusivité. C'est à dire que si un client lui achète un modèle, elle s'engage à ne le produire que pour lui. Ainsi le client est sur d'être le seul à vendre ce produit. Une fois le design inventé elle le montre à ses travailleuses pour qu'elles le reproduise. Tout est tricoté entièrement à la main, c'est pour cela que ses produits sont un peu chers mais uniques.

Voir tous les produits de cet artisan. 

 
   
   
 

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